Le Front de salut national appelle au départ de Kaus Saïed
Les sympathisants du Front de salut national ont entamé, ce 14 janvier, leur marche de protestation à partir de place du "Passage" à Tunis vers l'Avenue Habib Bourguiba, malgré son interdiction par le gouverneur de Tunis qui les a , en contrepartie, autorisés à manifester sur la Place "Comar".
Le gouverneur de Tunis, Kamel Fekih, a rejeté la demande du Front de salut national d'organiser une marche et un rassemblement à Tunis, selon ce parcours et ce, pour avoir déjà accordé une autorisation à cinq partis politiques (al-Qotb, le Parti des Travailleurs, al-Joumhouri, Ettakatol et le Courant démocrate) et à l'Instance nationale pour la défense des libertés et de la démocratie, de tenir une manifestation le même jour et au même endroit.
Les manifestants ont scandé, durant la marche, des slogans contre ce qu'ils ont considéré comme "le coup d'Etat" du président de la République, Kais Saïed, l'accusant de totalitarisme et d'avoir échoué dans la gestion de la situation actuelle, appelant à son départ.
Les dirigeants du Front de salut national ont crié aussi à la libération du dirigeant du mouvement Ennahdha et ancien ministre de l'Intérieur Ali Laarayedh, estimant que son interpellation est "un acte illégal qui reflète une volonté du pouvoir actuel de fonder une dictature totalitaire qui exclut toutes les voix de l'opposition".
Dans une déclaration à l'agence TAP, l'ancien dirigeant d'Ennahdha, Samir Dilou, a indiqué que la présence de toutes les formations politiques, malgré leurs différences idéologiques, traduit leur conviction commune de la date historique que représente le 14 janvier, le jour qui marque "la fin d'une dictature, après un long processus de lutte et de militantisme".
Il a, à cette occasion, accusé Kais Saïed de vouloir réprimer la marche du front, à travers des mécanismes "non démocratiques", releant que le président de la République est même incapable de fournir les produits de base aux citoyens.
Pour Riadh Chaïbi, membre du bureau politique d'Ennahdha, le président Saïed est en faillite politique. "Il a perdu toute légitimité", a-t-il dit.
Le dirigeant du Front, Jawher Ben Mbarek, a, quant à lui, affirmé que "la rue appartient au peuple" et que le pouvoir en place adopte des mesures de répression pour priver des centaines de citoyens d'atteindre l'Avenue Habib Bourguiba. Il a estimé que la président de la République est devenu "un obstacle" devant la réforme politique et économique du pays, l'appelant à quitter le pouvoir.
Ridha Belhaj, membre du Front, a lui, estimé que le Front a réussi, aujourd'hui, à mobiliser des manifestants contre les décisions arbitraires de Saïed. "Nos revendications sont légitimes et répondent aux attentes du peuple tunisien qui souffre de la détérioration de son pouvoir d'achat et de sa situation économique et sociale difficile", a-t-il dit.
Il a rappelé que l'une des principales revendications du Front est le départ de Kais Saïed, qui a, selon lui, mis en place un régime totalitaire.
Le président du Front, Ahmed Nejib Chebbi, a appelé, lui aussi, au départ du président de la République, afin de pouvoir sauver le pays sur les plans, économique et politique et rétablir "le processus des libertés", entamé depuis le 14 janvier 2011.
Rappelons que l'Avenue Habib Bourguiba a connu, ce matin, des affrontements entre les sympathisants du Front et des forces de l'ordre qui leur ont interdit de dépasser les barrières mises en place aux alentours du ministère de l'Intérieur.